Swiss Hepatitis Symposium 2018: Closing the Gaps

Plus de 70 personnes de toute la Suisse, issues de disciplines très diverses, ont participé à ce symposium. La première partie a été consacrée aux lacunes dans les soins aux patients. Andrea Bregenzer, de l'hôpital cantonal d'Aarau, et l'infectiologue bâlois Claude Scheidegger ont présenté les lacunes alarmantes de la cascade de traitement pour le groupe à haut risque des consommateurs de drogues. Toutefois, même avec une intervention limitée, la charge virale dans ce groupe peut être réduite de manière drastique et durable. Parmi les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, l'étude «The Swiss HCVree Trial», présenté par l'infectiologue Dominique Braun, permet d'espérer la micro-élimination de l'hépatite C dans ce groupe. Andreas Lehner, directeur général de l'Aide Suisse contre le SIDA, a montré pourquoi il est important de connaître le comportement de la communauté afin de mener à bien un travail de prévention efficace. La situation dans les prisons suisses est également alarmante. La pratique répandue du tatouage non stérile ou l'accès limité à la prévention, au dépistage et à la thérapie ont été démontrés de manière impressionnante par le médecin pénitentiaire Hans Wolff de Genève. Il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.

Pour s'attaquer ensemble au VIH et à l'hépatite

La deuxième partie était consacrée à l'élimination. Dans son allocution, la conseillère nationale Barbara Gysi a plaidé pour que le VIH et l'hépatite soient abordés ensemble. L'Office Fédéral de la Santé Publique devrait être plus actif. Bettina Maeschli, directrice générale de l'association Hépatite Suisse a présenté les premiers succès de la stratégie et a montré que la Suisse ne pourra guère atteindre les objectifs d'élimination de l'OMS. En effet, les chiffres relatifs au traitement des patients atteints d'hépatite C sont à nouveau en baisse. L'infectiologue Jan Fehr a plaidé avec conviction pour «la passion et le courage», également dans la lutte contre l'hépatite, comme c'était et comme c'est le cas pour le VIH. Il est nécessaire de faire avancer l'élimination du VIH et de l'hépatite et de «marier» les deux, et de ne pas attendre les résultats d'autres études et preuves. Enfin, Greg Dore, du service d'infectiologie de Sydney, a présenté la stratégie d'élimination australienne exemplaire. L'Australie dispose d'une stratégie contre l'hépatite depuis des décennies et est en bonne voie d'élimination. Grâce à un modèle de prix/volume innovant pour les prix des médicaments que le gouvernement a pu négocier avec les compagnies pharmaceutiques - le gouvernement a fixé les dépenses pour les thérapies sur cinq ans, plus la thérapie est utilisée, moins la thérapie individuelle est chère - une grande partie des personnes concernées ont déjà été traitées. En outre, contrairement à la Suisse, les médecins généralistes peuvent également prescrire des thérapies contre l'hépatite C. Et l'accent est mis sur les groupes à risque. Il était impressionnant de voir à quel point la situation des données en Australie est bonne pour le suivi de l'élimination.

La Suisse aurait tout pour jouer un rôle de pionnier dans le domaine de l'hépatite, comme elle le fait déjà pour le VIH. Mais il y a un manque de conscience du problème et de volonté politique. Nous avons l'occasion unique d'éliminer une maladie infectieuse dangereuse. Nous devrions la saisir.

Nous tenons à remercier les sponsors Abbvie, Aide Suisse contre le SIDA, Arud, Office Fédéral de la Santé Publique, Gilead, la ligue suisse contre le cancer, Association suisse pour l'étude du foie SASL pour leur précieux soutien.

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